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Port-Louis, 14 juin 2018 – “L’exercice budgétaire 2018 est encourageant. Il s’agit d’un budget très social, comportant des mesures intéressantes pour la formation des jeunes et l’intégration des femmes. Toutefois, une mise en oeuvre coordonnée et en partenariat des mesures reste clé”, a déclaré Cédric de Spéville, président de Business Mauritius, lors d’une conférence de presse de l’association, visant à livrer une première analyse à chaud des mesures annoncées cette année. Il note aussi que les fondamentaux macroéconomiques, incluant le déficit budgétaire, la situation de la dette publique, l’inflation et l’emploi, sont généralement positifs.

Pour rappel, Business Mauritius avait soumis un Mémorandum contenant plus de 100 recommandations au gouvernement avant le budget. Ces recommandations s’inspiraient fortement de celles proposées par les trois commissions de Business Mauritius sur l’économie, le capital social, l’inclusion sociale et le développement durable. L’objectif ultime de ces commissions était d’offrir une vision globale pour le progrès du pays. Les membres de l’association accueillent favorablement le fait que certaines de ces propositions aient été prises en compte par le ministre des Finances.

De son côté, Kevin Ramkaloan, CEO de Business Mauritius, note que le gouvernement est allé, à travers ce budget, “dans la bonne direction, particulièrement en ce qui concerne les défis auxquels font face les services financiers, la manufacture (export et marché local) et l’agri-business.”.

Business Mauritius a remarqué de nombreuses mesures annoncées autour du capital social, qui est l’un des axes des recommandations soumises au gouvernement dans son Memorandum. Par exemple, le remboursement des frais de formation, qui augmente de manière significative, permettra aux jeunes d’acquérir de meilleures capacités professionnelles. La restructuration des programmes de formation et d’employabilité des jeunes, ainsi que la mise en place du Youth Service Programme, favorisent l’insertion des jeunes dans le monde du travail. De plus, le Mauritius Artificial Intelligence Council devrait pouvoir permettre aux employeurs de mieux appréhender l’évolution des nouvelles technologies sur les besoins futures pour l’emploi, en particulier au niveau de la robotique.

La communauté des affaires se réjouit des mesures apportées au niveau du Gender Mainstreaming. Plusieurs mesures facilitant l’accès à l’emploi des femmes ont été déclinées par le ministre, telles que le Teleworking, ou encore l’investissement dans les crèches et et garderies.

Les nombreux investissements annoncés dans le secteur de la construction ont été noté, mais il est essentiel que la marge de préférence pour les sociétés locales soit mieux appliquée. La construction d’un brise-lame (breakwater) dans le port devrait favoriser la compétitivité et la connectivité futures du pays, selon le CEO de Business Mauritius.

En ce qui concerne le secteur financier, Business Mauritius accueille favorablement le Blue Print annoncé par le ministre des Finances. La réforme du Global Business est très attendue par la communauté des affaires, principalement par rapport aux recommandations du Forum on Harmful Tax Practices. Il y a toutefois un travail de fond à faire pour la mise en oeuvre de ces mesures, estime Kevin Ramkaloan.

L’innovation est un secteur sur lequel les membres de Business Mauritius avaient de nombreuses attentes. Malgré tout, quelques bonnes initiatives sont à noter, comme la Regulatory Sandbox LicenceFintech et Blockchain, entre autres.

Quant au secteur manufacturier, Business Mauritius salue les mesures de facilitation de l’exportation et l’obtention de permis (de travail), ainsi que les annonces par rapport à l’Import Substitution et la mitigation des déchets industriels. “Nous espérons que cela boostera les exports”, a soutenu Kevin Ramkaloan.

La connectivité avec l’Afrique est un autre sujet auquel tient beaucoup Business Mauritius. Certaines mesures vont dans ce sens, à l’image de l’intention de compléter les deux Special Economic Zone dans les deux prochaines années. Cependant, la communauté des affaires espérait un peu plus d’efforts à ce niveau, surtout que l’Afrique est le nouvel espace économique par excellence pour le pays.

Au niveau du tourisme, l’annonce de la création d’un “village touristique” à Mahébourg est “un pas dans la bonne direction”, estiment les représentants de Business Mauritius. Cependant, ils espéraient d’autres mesures pour favoriser la croissance de ce secteur capital.

Par contre, les TIC auraient sans doute mérité un peu plus d’attention. Le plan de digitalisation annoncé par Pravind Jugnauth est une bonne chose, tout comme les mesures Fintech. Blockchain et AI. Toutefois, la communauté des affaires espérait plus de mesures incitatives pour ce secteur.

Par ailleurs, certains autres secteurs à fort potentiels d’investissement auraient mérité une plus grande considération, notamment l’économie circulaire et le domaine de l’énergie.

Enfin, Business Mauritius prend note de la mise en place d’un comité interministériel chargé d’étudier le dossier sucre. Les membres de l’association ont insisté sur le besoin urgent de travailler à ce niveau, et de maintenir les consultations avec les entreprises concernées.

Pour Business Mauritius, la plus grosse déception de ce budget 2018 concerne les mesures annoncées au niveau du CSR, et cela même si le budget prévoit la continuité des programmes en cours. Les membres de l’association ont la profonde conviction que le fait de rediriger les fonds alloués aux programmes sociaux des entreprises vers la NCSR Foundation est une erreur. Le système décentralisé, en vigueur jusqu’ici, avait fait ses preuves. Les membres de Business Mauritius décideront, sur une base individuelle et en fonction de leurs ressources, s’ils maintiendront leurs programmes actuels malgré cette taxe additionnelle.